Etre un réfugié libérien en Guinée

Publié le par Tomarion

Comme je vous l'ai expliqué précédemment, mon travail consiste normalement à informer les réfugiés libériens de l'actualité de leur pays, de les rencontrer chez eux, dans les camps, de les interviewer pour la radio, donc de les informer tout en informant l'ensemble de la population guinéenne sur la situation de ces réfugiés.

Suivez-moi, nous partons à la découverte du camp de Lainé.

Voici Bill, réfugié depuis 1990. Il s'est d'abord réfugié en Côte d'Ivoire pour échapper à la guerre civile qui dévastait son pays. Il y est resté 13 ans, sans avoir le goût de retourner dans un pays qui ne trouve pas de stabilité politique. Les événements de Côtes d'Ivoire l'ont poussé à fuir encore, pour se retrouver dans ce camp de Guinée. Les réfugiés sont en effet une cible privilégiée pour tout conflit politico-ethnique, que ce soit chez eux ou dans leur pays d'accueil, et sont donc très vulnérables.

Bill espère rentrer un jour chez lui, car il a toujours des terres et une propriété dont il n'a aucune nouvelle, mais il ne se sent toujours pas prêt à rentrer, ni à ramener ses enfants dans ce pays.

Voici un abri traditionnel. Il regroupe une famille entière en général. Les tentes en plastique vert ont cédé la place à ces petites maisons en dur recouvertes de baches, signe de la "dureté" ( durée, en français guinéen) de ces camps, et de l'enlisement de la situation de ses réfugiés.

Cet abri est celui de l'imam du camp.

Et voici l'orphelinat du camp. Il regroupe une vingtaine d'enfants, dont la plupart ont perdu leurs parents pendant leur exil. Des ONG travaillent uniquement à la réunification des familles, et recherchent les disparus à travers toute la Guinée.

L'orphelinat ne paye vraiment pas de mine, et survit comme il peut, avec une aide du HCR. Malheureusement, les gérants se sont fait rapatriés récemment et ont laissé la structure à la charge d'une jeune fille inexpérimentée...

Voici les petits protégés. J'ai été immédiatement frappée par l'affection qu'ils m'ont donnée, et l'attention qu'ils réclamaient. Alors que la plupart des enfants veulent te serrer la main, eux se sont accrochés à moi, me tenaient la main, restaient collés à moi. Je n'ai compris pourquoi que lorsque j'ai appris que c'était un orphelinat, et dans quelles conditions il existait...

Ce lieu m'a donné envie de réagir, et j'espère prochainement pouvoir mettre quelque chose en oeuvre pour ces enfants, via le HCR.

Des enfants, encore des enfants, toujours des enfants.

Ceux-là sont venus se réfugier près de moi un jour de forte pluie où on effectuait une distribution de vivres. Un simple appareil photo et tu les rends heureux!

 

Publié dans Découverte

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